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Énergie : l’énergie renouvelable entre à l’hôpital

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Selon l’ADEME, la consommation d’énergie peut représenter jusqu’à 7 % des dépenses d’un établissement sanitaire hors masse salariale[1]. En 2018, la consommation énergétique du secteur sanitaire se situe en moyenne à 578 kWh/an[2]

« Des millions de m² de bâtiments à chauffer, le mode de chauffage est un facteur clé pour ce qui concerne la consommation finale d’énergie » rappelle Gautier Lestrade, ingénieur thermicien à l’agence Primum non nocere®. Réduire les consommations, recourir aux énergies renouvelables et compenser les émissions de GES produites, trois étapes essentielles quand l’hôpital agit pour la planète.

Comprendre en un coup d’œil l’impact de l’énergie

Au sein du BEGES complet d’un établissement sanitaire, l’énergie (émissions directes et indirectes) pèse entre 8 et 13 % des émissions de GES. Ce chiffre se situe à hauteur de 23 % pour un établissement médico-social. (Source : Primum non nocere®)

Comment agir ?

Pour commencer, en raison d’importantes évolutions réglementaires au cours des dernières années, on fait un audit réglementaire et on se conforme. On fait un état des lieux des initiatives existantes pour les généraliser et on sensibilise les collaborateurs et usagers à la réduction des consommations énergétiques. On se fournit en électricité renouvelable en l’absence d’un projet de production d’électricité d’origine renouvelable sur site, on substitue le gaz naturel par du biogaz en l’absence d’un projet de production de chaleur d’origine renouvelable sur site. Quant à l’exploitation, c’est le moment de l’optimiser : faire appel à un conseiller énergie partagé (CEP), adapter – en collaboration avec la médecine du travail – la température des locaux en fonction de la température extérieure, réaliser le test de la porte close. On intègre la décarbonation aux projets de rénovation énergétique : utilisation de Certificats d’Économie d’Énergie (CEE)[3] et du Fonds chaleur, installation de compteurs divisionnaires.

Pour avancer, on réalise un BEGES complet et commande un audit énergétique même sans y être obligé pour dégager ses pistes d’amélioration. On poursuit l’optimisation de l’exploitation : installation d’un thermostat (avec une variabilité de 2°C) dans chaque pièce que le personnel peut régler, programmation des périodes de chauffage diurne et nocturne, mise en place d’une gestion technique centralisée.

On continue à intégrer la décarbonation aux projets de rénovation énergétique : installation de panneaux solaires thermiques pour l’eau chaude sanitaire, implantation de panneaux photovoltaïques pour entrer en autoconsommation partielle ou totale, de géothermie si la localisation géographique y est propice, de chaudière biomasse (idem que pour la géothermie), de réseau de chaleur (min. de 65 % d’énergie renouvelable dans le mix énergétique pour la production de cette chaleur), passage en production de froid renouvelable (freecooling, géothermie). C’est également le moment de revoir son contrat de maintenance et d’exploitation (P1, P2, P3, CPE, etc.). Pour perfectionner, on compense les émissions de GES produites.


[1] Cité dans https://www.actu-environnement.com/ae/news/c2ds-energie-dechets-transition-hopitaux-28255.php4
[2] Observatoire de l’IDD Santé Durable® du C2DS, édition 2019
[3] Les membres du groupe de travail conseillent de faire appel à une société délégataire financée par les obligés



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