CLUB MATERNITÉ
Lucie Lorin-Zurbuch : quand santé et environnement se rencontrent

Infirmière de formation et cadre de santé, Lucie Lorin-Zurbuch a exercé vingt ans en centre hospitalier avant de prendre un tournant décisif dans sa carrière.
En 2022, elle choisit de s’engager dans le développement durable, affirmant ainsi sa position de citoyenne préoccupée par l’état de notre planète. En 2023, après une expérience en maternité et en pédiatrie, elle obtient le diplôme universitaire « Management du développement durable en santé » à l’Université de Montpellier. Son mémoire s’intitule : Santé, environnement et perturbateurs endocriniens : quel besoin de formation pour les professionnels du suivi de la grossesse et de la petite enfance ?
Sa recherche part d’une hypothèse simple
Les professionnels de santé manquent de formations et d’outils pour sensibiliser les femmes enceintes et les jeunes enfants aux risques liés aux perturbateurs endocriniens, un enjeu majeur de santé publique. Lucie a mené une étude de terrain mêlant entretiens individuels et focus groups, avec puéricultrices, sages-femmes et médecins, afin d’identifier leurs besoins réels.
Les résultats sont clairs
Il existe un besoin criant de connaissances théoriques validées et d’outils pratiques pour intégrer la santé environnementale dans la promotion de la santé. Son mémoire propose donc des recommandations concrètes : intégrer ces sujets comme fil rouge des formations initiales et continues, former les professionnels à l’accompagnement au changement, et créer des ressources numériques accessibles, comme un padlet regroupant guides, données scientifiques, MOOC et stratégies institutionnelles.
Lucie souligne aussi un contraste territorial
Si la Nouvelle-Aquitaine compte plus de dix ans d’initiatives sur le sujet, l’Occitanie ne commence à s’y investir que depuis quelques années. Pour elle, sensibiliser les professionnels, c’est avant tout leur donner les moyens d’agir sans culpabilité, pour la santé des générations futures. Une démarche qui, selon Lucie Lorin-Zurbuch, illustre parfaitement la convergence entre promotion de la santé et développement durable.
Informer, c’est bien, à condition de donner un cap
« Beaucoup de gens sont dans la paralysie émotionnelle quand ils prennent conscience de l’ampleur du défi. Ils peuvent se dire : ça ne sert à rien, c’est trop gros pour nous. L’idée, c’est de créer un récit positif en mettant en valeur le fait que la RSE, c’est une amélioration des pratiques, une libération de l’inutile, des actes simplifiés. Elle permet aux soignants de se recentrer sur l’essentiel. » Et mettre l’accent aussi sur le partage des pratiques. « En parlant avec les soignants, j’ai constaté que beaucoup ne savent pas ce qui se passe dans les autres établissements en DD. D’où l’importance de diffuser en interne les informations de C2DS. En néphrologie, le Guide des bonnes pratiques pour une dialyse verte (www.sfndt.org) recense de nombreuses actions concrètes qui peuvent donner envie de s’engager sur le plan individuel et collectif. »
