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L’engagement patient au cœur de la stratégie

AURORES  » Accueil Universitarisé pour la Réadaptation, l’Orientation et la Réinsertion d’Établissement de Santé  » a été conçu, non pas « par » et « pour » le patient, mais « avec » le patient. « AURORES, c’est d’abord le synonyme du mot ‘avenir’, le principe même de la réadaptation », s’attache à dire le directeur du groupe Ster Santé, Mark Krugler.

Situé à Saint Clément de Rivière, à dix minutes du CHU de Montpellier et collé à la clinique Ster Saint Clément de Rivière, AURORES Méditerranée est née de la volonté d’un établissement public et d’un établissement privé de collaborer pour répondre aux besoins de la population d’un territoire en termes de réadaptation. Ce nouveau pôle d’activités qui a ouvert ses portes en 2023, propose trois filières de prise en soin : oncologie, nutrition-obésité, personnes âgées polypathologiques.

Le partenariat en santé, un des piliers de la conception du projet

« AURORES est le fruit d’une coopération public-privé un peu extraordinaire entre le CHU de Montpellier et les cliniques du Dr Ster. D’un point de vue organisationnel, faire travailler ensemble les établissements publics et les établissements privés peut représenter pour certains un enjeu. Pour nous cela a représenté une véritable opportunité parce que nous avons une vision commune et des orientations stratégiques partagées. Ce qui était intéressant dans la notion de coopération, est que nous avons systématiquement travaillé sur un triptyque patient- professionnel-établissement qui reprend les chapitres du manuel de certification ».

L’équipe de conception du projet a intégré les représentants de patients des deux établissements. Avec les cadres de santé, un premier travail coopératif a permis d’auditer les patients du CHU, sur la base des grilles « patients-traceurs » de la HAS. L’équipe a collecté des informations sur toutes les dimensions d’un séjour type d’un patient. C’était la première phase de conception du projet, l’immersion.

« On s’est rendu compte que systématiquement, même si on l’abordait avec son métier ou sa culture, notre volonté était de créer les conditions d’un établissement pertinent par rapport au patient, on a donc travaillé sur le parcours patient. Nous avons été très rapidement accompagnés par le Centre Opérationnel du Partenariat en Santé (COPS), qui a proposé une méthodologie de projet vraiment très différente de ce qu’on avait l’habitude de faire jusqu’à présent ».

Des temps collectifs pour construire le projet

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La mise en œuvre du projet a duré trois ans, de 2019 à 2022, avec la mise en place de groupes de travail par pathologie. Trois ateliers par filière étaient co-animés par des patients, soignants, patients partenaires et les fonctions support étaient systématiquement intégrées. C’était la seconde phase de co-construction du projet, l’idéation.

« Nos groupes de travail se sont concrétisés à travers ce qu’on appelle des hackathons. Ce sont des journées en dehors de l’établissement pendant lesquelles nous travaillons sur un sujet avec des outils ludiques, de type dessins, post-it ou manipulation d’objets. Il y a eu deux hackathons. Un premier sur le parcours patient et un second sur la question de la posture professionnelle. Les patients ont pu exprimer leurs ressentis et les professionnels aussi. Les difficultés qu’ils pouvaient rencontrer dans l’échange, dans la relation soignant-soigné ».

Vers la co-construction soignant-soigné

Tous les ingrédients étaient réunis pour réussir ce projet : une gouvernance motivée et convaincue, des représentants des usagers mobilisés et une culture du dialogue et de la confiance. « Sans la coopération médicale et la confiance des acteurs le dialogue aurait été compliqué, on reste quand même un établissement de santé. Que des médecins acceptent d’ouvrir un certain nombre de discussions devant des patients, c’était quelque chose d’assez fort. Il a fallu ouvrir nos chakras et d’une manière totalement transparente. C’est cette transparence-là qui, à mon sens, a donné une identité spécifique à ce nouvel établissement ».

Pour poser le cadre de travail en commun, le triptyque patient-professionnel-établissement a travaillé sur le règlement intérieur. « Ce règlement permet de définir le périmètre de travail de chacun, c’est comme un contrat de mariage. Il nous a également permis d’envisager des situations qui pouvaient éventuellement mal se passer avant et après l’ouverture. À chaque réunion, on avait un référent de filière du CHU de Montpellier. »

Mais le leitmotiv du projet, c’est le temps médical et social partagé que l’équipe projet a souhaité mettre en place. « Les patients nous ont fait part du problème de cloisonnement entre le court et moyen séjour. On s’est dit : pourquoi ne pas garder la même personne qui suivrait le patient, de l’entrée du CHU de Montpellier jusqu’à son retour à domicile ? Donc le médecin qui accueille le patient au CHU a un temps médical partagé avec lui et essaie d’assurer le suivi de ce patient tout au long de son parcours. L’ambition va même plus loin puisque l’objectif est de maintenir le suivi du patient à son retour à domicile pour éviter une rupture dans l’accompagnement. C’est vraiment notre fil conducteur ».

Un nouveau modèle managérial pensé avec les patients

Au-delà de la création d’un écosystème favorable autour de l’emploi et d’une nouvelle manière de considérer le soin, AURORES innove avec un dispositif managérial atypique, en créant le patient recruteur. « Dans le collectif de recruteurs, il y a une personne du service RH, le cadre de santé et un représentant de patients. Cela permet tout de suite de pouvoir engager la réflexion avec le futur professionnel en disant : voilà, c’est comme ça que nous travaillons à Aurores. Mais le message important à faire passer, est que le patient puisse avoir son mot à dire sur la posture professionnelle, sur la manière d’aborder une situation de soin, sur la question des rythmes, de l’implication. C’est à mon avis pertinent de pouvoir faire interagir les patients dans cette première phase de rencontre avec les futurs professionnels, un temps d’idéation, comme nous l’appelons ».

Un partenariat a vu le jour avec Montpellier Business School qui a lancé un programme de recherche sur la notion de partenariat en santé et nouveaux modes d’organisation. Ils suivront AURORES Méditerranée jusqu’à 2025. « Cet organisme extérieur nous permet aussi d’identifier les opportunités et les éventuelles difficultés. Nous n’avons pas encore beaucoup de recul sur l’existant de ce bâtiment, nous saurons dans un ou deux ans si ce projet est pertinent et performant. Nous avons beaucoup d’espoir et d’ambition pour l’avenir ! »

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